GB: le monde politique rend hommage au prince Philip

Le monde politique britannique rend hommage lundi au prince Philip, "grand-père de la nation", dont la mort vendredi deux mois avant ses 100 ans a laissé un "grand vide" dans la vie de son épouse la reine Elizabeth II.

Les députés britanniques ont abrégé leurs vacances de Pâques pour cet hommage solennel qui aura lieu dans l'après-midi à Westminster. Les députés écossais se retrouveront de leur côté dans la matinée pour saluer la mémoire de celui qui était aussi duc d'Edimbourg. Les députés gallois et nord-irlandais ont également écourté leurs vacances pour cet hommage du monde politique à travers tout le pays.

"Son altesse royale, le prince Philip, a vécu une vie dédiée au devoir et au service des autres et son soutien à l'égard de cette institution était sans faille", a déclaré le président du parlement écossais, Ken Macintosh, en annonçant vendredi sa décision de convoquer ses collègues.

Cet hommage débutera par une minute de silence avant des discours des principaux leaders politiques.

Dimanche, une messe commémorative a été donnée en mémoire du prince, qui s'est éteint "paisiblement" vendredi au château de Windsor, à l'ouest de Londres.

Son décès laisse un "grand vide" dans la vie de son épouse depuis 73 ans, la reine Elizabeth II, a rapporté leur fils Andrew à l'issue de cette messe.

"C'était un homme remarquable, je l'aimais comme on aime un père", a ajouté Andrew, 61 ans, qui n'exerce plus de fonctions publiques depuis 2019 en raison de ses liens amicaux avec le défunt financier américain Jeffrey Epstein, accusé de trafic de mineures.

"Nous avons presque perdu le grand-père de la nation", a-t-il ajouté, à l'unisson d'une grande partie du pays.

Patriarche de la famille royale, homme réputé pour son fort caractère, son franc-parler, mais aussi son dévouement à la reine et au pays, le prince Philip aurait eu 100 ans le 10 juin.

Edward, quatrième et dernier enfant du prince Philip et de la reine Elizabeth II, a décrit de son côté "un choc terrible" que la famille "est en train d'essayer d'accepter." La veille, l'héritier de la couronne, Charles avait confié que son "cher papa" lui manquait "énormément".

- 'Mon professeur' -

"On sait que cela va arriver mais on n'y est jamais prêt", a souligné leur soeur, la princesse Anne, réputée proche de Philip. "Mon père était mon professeur, mon soutien et mon critique mais ce qui a le plus constitué un modèle pour moi, ce sont sa vie bien vécue et son sens du devoir accompli de manière désintéressée".

Si le public a été appelé à ne pas se rassembler en raison de la pandémie, des hommages sont organisés depuis la mort du duc d'Edimbourg, avec samedi des tirs de canon dans tout le Royaume-Uni et des minutes de silence dans les stades.

Dimanche, l'archevêque Justin Welby, chef spirituel des anglicans, a appelé à prier pour la famille royale endeuillée lors d'une messe commémorative à la cathédrale de Canterbury.

En raison de la crise sanitaire, les obsèques du prince, organisées samedi prochain au château de Windsor, ne peuvent accueillir que 30 personnes et seront donc privées. Pour cette raison, le Premier ministre britannique Boris Johnson n'y assistera pas.

Ces funérailles vont entraîner le retour au Royaume-Uni du prince Harry pour la première fois depuis sa mise en retrait de la royauté il y a un an, ce qui suscite des espoirs de réconciliation pour une famille dont les dissensions ont éclaté au grand jour.

Son épouse Meghan, 39 ans, qui attend son deuxième enfant pour cet été, restera en Californie. Son médecin lui a conseillé de ne pas se rendre au Royaume-Uni, a précisé le palais de Buckingham.

Samedi, Harry et William suivront à pied le cercueil de leur grand-père jusqu'à la chapelle St George du château de Windsor où aura lieu la cérémonie, rappelant les images des deux frères ensemble derrière celui de leur mère Diana après sa mort en 1997 à Paris.

"Tous deux ont tout à fait conscience de leur histoire commune et ils se souviendront sans aucun doute de la place qu'a eu leur grand-père dans leurs vies. Il y a de l'espoir dans une occasion comme celle-ci, lorsque des frères sont unis dans la douleur, qu'ils prennent un nouveau tournant", a déclaré une source au sein de la monarchie au tabloïd The Mirror.