Source: AFP
Monday 15 March 2021 17:39:21
Les auteurs des atrocités commises en Syrie au cours de la dernière décennie ne doivent pas rester impunis, a déclaré lundi le représentant personnel du président Emmanuel Macron pour la Syrie, François Sénémaud.
"Il y a dix ans, des manifestations pacifiques ont débuté dans toute la Syrie. Depuis lors, d'innombrables violations et abus des droits de l'homme, dont le régime syrien est le principal responsable, ont causé d'énormes souffrances humaines", a déclaré l'ambassadeur, lors d'une table ronde en ligne organisée depuis Genève sur le conflit. "Ces crimes ne doivent pas rester impunis. Mettre fin à l'impunité des auteurs de crimes atroces est de la plus haute importance pour parvenir à une paix durable et à une véritable réconciliation en Syrie", a-t-il ajouté au cours de cette table ronde organisée en marge de la 46e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Son appel intervient alors que des négociations sont en cours au Conseil des droits de l'homme de l'ONU (CDH) à Genève pour renouveler, comme tous les ans, le mandat de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie.
Le projet de résolution, sur lequel les 47 membres du CDH devront se prononcer à la fin de la session (le 22 ou le 23 mars), "indique clairement que le régime porte une responsabilité majeure dans ces violations, y compris bien sûr pour les dizaines de milliers de détenus et de personnes disparues", a souligné le représentant français. François Sénémaud a également souligné "le système judiciaire français prend sa part dans cette bataille contre l'impunité", avec actuellement "une quarantaine de procédures relatives aux crimes commis dans la zone irako-syrienne".
Catherine Marchi-Uhel, à la tête du Mécanisme international, impartial et indépendant (MIII), chargé à l'ONU d'enquêter sur les crimes commis en Syrie, a déploré l'absence d'un cadre international visant à poursuivre les responsables. "Mais nous avons fait des progrès", a-t-elle dit, en soulignant que le conflit syrien est sans doute le mieux documenté depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec des nombreuses vidéos, photos, images satellites et témoins. "Cela ne rend pas la tâche de la justice facile, mais cela la rend possible", a-t-elle dit.
Basé à Genève, le mécanisme qu'elle dirige est une sorte de "dépôt central" de preuves sur les crimes les plus graves commis en Syrie. "Nous coopérons (...) avec 12 différentes juridictions et nous avons reçu 100 demandes d'assistance concernant 84 enquêtes et poursuites", a détaillé la Française, en saluant le procès historique qui s'est tenu en Allemagne. Le 24 février, la justice allemande a condamné un ancien membre des services de renseignement syrien pour "complicité de crimes contre l'humanité, une condamnation historique car la première du genre.